Reconnaissance Research, un des principaux groupes de réflexion indépendant au Koweït, a organisé la semaine dernière un symposium fermé auquel ont participé des experts français sur les impacts de la guerre en Ukraine sur le Koweït et la région. L’événement s’est tenu en présence de l’ambassadeur de France S.E. Claire Le Flecher et d’un certain nombre de représentants de la mission diplomatique française.
Le symposium s’est concentré sur les visions et les idées présentées par deux orateurs clés : le Dr. Pierre Razoux et le Dr. Jean Baptiste. Tous les deux ont une longue expérience dans les domaines de la sécurité, de la défense et des relations internationales.
Les participants à la conférence ont discuté les effets des changements mondiaux déclenchés par la guerre de la Russie en Ukraine sur l’accord nucléaire iranien. Les intervenants ont souligné que l’Iran deviendrait un pays nucléaire d’ici 2025 et que tout accord futur serait voué à l’échec. Ils ont estimé qu’il est nécessaire de se préparer à faire face à un « Iran nucléaire », même si ce fait ne plaît pas aux pays de la région.
Le symposium a précisé qu’il existe une volonté européenne de soutenir l’Ukraine autant que possible, alors que le président russe Vladimir Poutine parie sur l’impatience de l’Europe face aux effets de la guerre en raison de ses besoins énergétiques croissants, notamment durant l’hiver prochain.
Selon les intervenants, si la guerre ne prend pas fin avant l’hiver, certains pays européens pourraient changer d’avis, compte tenu de leurs besoins énergétiques importants. Toutefois, leur position n’aurait pas beaucoup d’importance et ne renverserait pas la balance en faveur de la Russie, considérée par les intervenants comme la perdante jusqu’à présent, car elle n’est pas parvenue à ses fins comme prévu.
Le symposium a estimé que la Chine, la Turquie et l’Inde sont les principaux bénéficiaires de la guerre, car elles ont bénéficié d’opportunités d’exportation sans précédent, notamment après la décision de la Russie de suspendre ses exportations de fournitures militaires, de pièces détachées et d’autres biens stratégiques.
Les intervenants ont noté que la nécessité de disposer d’une sécurité alimentaire, hydrique et énergétique est désormais au cœur des préoccupations de tous les pays, notamment avec la pandémie de COVID-19 et la guerre en cours en Ukraine.
S’adressant au symposium, l’ambassadeur Le Flecher a déclaré : « Il est important pour nous de collaborer avec des groupes de réflexion indépendants tels que Reconnaissance Research pour parler de nombreuses questions urgentes, et l’Ukraine dans ce contexte est un sujet important. »
Elle a également établi une comparaison entre la pertinence de ces discussions concernant le passé du Koweït et l’invasion irakienne. Un soutien a été apporté au Koweït à l’époque, il doit être apporté à l’Ukraine aujourd’hui.
Pour sa part, le Dr Pierre Razoux, directeur académique et de recherche de l’Institut français FMES, a déclaré : « Cette guerre a beaucoup plus d’impacts que beaucoup de gens ne le réalisent ». Il a également parlé de l’impact de la gestion de la crise ukrainienne par l’UE, qui crée des défis ou des difficultés pour la Chine concernant ses liens avec de nombreux états, notamment du CCG.
Le Dr Jean Baptiste Jeangène-Vilmer, directeur de l’Institut de recherche stratégique (IRSEM) au ministère des Armées français, a déclaré : « Je suis fermement convaincu que l’UE a à la fois la volonté et la capacité de maintenir son soutien à l’Ukraine, même pendant l’hiver prochain, où la demande d’énergie sera plus importante. »
Il a également évoqué la manière dont l’UE s’est rassemblée dans l’unité pour faire face à cette guerre et montrer son pouvoir de cohésion.
Le fondateur et PDG de Reconnaissance Research Abdulaziz Al-Anjeri a déclaré : « Avoir deux institutions prestigieuses françaises (FMES) et (IRSEM) qui choisissent Reconnaissance Research comme point de départ pour leurs activités inaugurales au Koweït, est un véritable honneur. » Il a ajouté : « l’importance de ce symposium découle de son thème principal : la guerre russe contre l’Ukraine. Et bien que l’Europe soit la plus touchée par cette guerre, il s’agit d’une crise mondiale, et aucun pays ne semble être loin d’être affecté par ses impacts. »
Les participants ont souligné que la Russie est une superpuissance qui a une forte présence dans la région et entretient des relations stratégiques avec de nombreux pays ici.
La discussion a énuméré les principaux impacts de la guerre comme, la flambée des prix du pétrole et la perturbation des chaînes d’approvisionnement internationales, soulignant qu’il est nécessaire de peser toutes ces dimensions avec des experts clés de la recherche, de l’enseignement et de la science afin de se familiariser avec les scénarios futurs et les réflexions possibles sur le Koweït et la région en général.